Moi & Moi & Rien que MOI ! Ah oui.. C'est vrai, il est là lui aussi...
MOI MOI & RIEN QUE MOI !
© Sophie la Girafe.






▬ Pseudonyme :
Sophie la Girafe.
▬ Sexe :
Définitivement Femme.
▬ Âge :
Sachez simplement que je suis majeure, et vaccinée.

▬ Source de l'avatar :
C.C. ( Code Geass ).
▬ Comment avez-vous découvert SQE ?
De partenaire en partenaire, il me semble.
▬ Des questions, des réclamations ?
Nop', je ne crois pas. J'espère que l'histoire vous plaira o>.
Ivanna IV. Grozny
▬ Nom, prénom(s) :
Grozny, Ivanna IV.
▬ Surnoms :
Ivan, Vana, Nana.
▬ Âge :
22 ans.
▬ Métier :
Sans emploi.
▬ Camp :
Contre.
Noctem Fabula.
Je déteste cet homme, je le hais au plus au point. Cette vie qu'il a désiré pour moi est insupportable, et il n'y a pas un jour où je ne me demande « pourquoi ». Oui, pourquoi est ce qu'il m'a choisi moi. Son règne m'importe, son jeu ne m’intéresse pas. Je n'ai envie de me battre pour une vie dont je n'ai nul besoin ni appétence.
Noctem et vous : Je ne le connais pas, et je ne préfère pas le connaitre. Je n'aurai pas la patiente de le voir en face de moi sans essayer de le détruire. Mais je suis faible, et un combat perdu d'avance ne m'attire pas spécialement.
Votre camp et vous : Je m'en contre fiche. J'ai choisi un camp par défaut.
Votre degré d'engagement : Mon degré d'engagement ? Je ne ferai rien, pour mon camp. Ça répond à la question ?
Votre plus grande peur : Je ne sais pas trop. A vrai dire, je m'en fou.



N’y a-t-il pas plus merveilleux idylle que celui qu’on construit sur la promesse de la continuité. Passer outre le temps, les difficultés, mais surtout passer outre les remarques des autres, c’était notre combat quotidien. Et chacun trouvait son compte dans cette lutte. Elle me sortait de ma carapace de paresseuse, elle lui prouvait qu’il n’était pas un moins que rien. Et quelle mauvaise combinaison ! Deux erreurs de la nature qui s’enchevêtrent amoureusement pour n’en devenir qu’une seule et une troisième.

« - Je t’aime.

- Tais-toi. »

Il était à son bureau, crayon en main, gribouillant des formes et ombres sur un papier cartonné. Là où je voyais des pâtés, il voyait des fruits exotiques ; Là où je voyais un poney, il voyait pégase. Il m’avait promis qu’un jour, il m’initierait à la poésie du dessin. Un jour ouais.. Un jour. Insensible, je passais mes bras sur son torse, debout derrière lui. J’attrapais son crayon en le faisant glisser de sa main et posait la mine sur son travail. Avec un plaisir non dissimulé, je réduisais à néant l’esquisse du jeune homme.

« Ivan.. »

Il aimait m’octroyer ce surnom, et c’était d’ailleurs l’unique façon pour lui de me nommer. Si à l’époque, j’avais mis ça sur le dos de son incapacité à rentrer dans la norme, maintenant, je m’en souviens comme d’un manque de respect, et l’évidence d’une homosexualité refoulée.

« - Je t’aime.

- TAIS TOI ! »

Je me reculais, m’asseyais sur mon lit et le regardais reprendre son occupation, comme si mon intervention malsaine n’avait jamais eu lieu. Fier, froid et distant, c’est de cette façon que je l’aimais. J’avais envoyé mon T-shirt sur lui, il pendait en équilibre sur sa jambe droite. Aucune réaction. Ce fut au tour de mon soutient gorge de venir le perturber sa concentration. Arrivé sur son papier, il le força à me concéder de l’attention. Je souriais, lui lançait un regard aguicheur. Agaçante, provocante et désagréable, c’est de cette façon qu’il m’aimait.

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Ses yeux balayaient mon corps, de haut en bas, de droite à gauche. Son jugement était sans appel : Il avait cet air d’affligé que j’arrivais à mépriser chez les autres alors que j’étais la première à lui faire prendre place sur mon visage pour X raison. Dire que je lui en veux pour ça n’était pas juste, tout sonnait faux quand il s’agissait de parler de ce que j’ai pu et ce que je peux encore éprouver pour lui.

« … C’est donc ce que tu es devenue ? »

Ouais, et ALORS ? Comme s’il en avait quelque chose à foutre de moi. Sa mansuétude m’écœurait ; Et il le savait parfaitement. Il en jouait, j’en étais persuadée. Allait-il être le seul à profiter de la situation ? Le débris qu’il m’avait fait devenir en avait décidé autrement, apparemment. Mes mains furent les premières exécutrices de ma colère, elles se faufilèrent sur les draps aussi rapidement qu’une onde de choc l’aurait fait, venant stopper leur course folle en percutant le corps de ce qui fut mon amant pour lui asséner le coup de grâce. Un gémissement inaudible et c’était la fin. La fin de toute cette merde, hein ? Certainement pas.

Mes mains le caressait doucement, elles n’oubliaient que les parcelles de peau que je n’avais plus le cœur de toucher. Des sensations passées revenaient en moi comme des traitres, je m’acharnais à les combattre avec toute la volonté dont je pouvais faire preuve, puisant mon énergie dans la haine et l’exacerbation de celle-ci au fur et à mesure qu’il était à mes côtés. Mes lèvres prirent le relais sur le front, si ce n’est le cou ou le visage, accordant un moment de répit à mes mains. Sa peau était acide, amère, émétique. Pourtant, je continuais, jusqu’à m’en couper le souffle. Si cette vengeance avait un prix, j’étais prête à payer. Il ne se défendait pas, m’accompagnant dans la folie, captif de son propre corps à tel point de devenir esclave de ses passions.

« C’est donc ce que TU m’as fait devenir… »

Son visage était à quelques centimètres du miens, et pourtant si proches, ils étaient on ne peut plus distants : il était déconcerté, je souriais. Il cherchait dans mon regard une preuve de mon aliénation, il cherchait l’attestation de sa non culpabilité dans l’affaire. Tout ce qu’il parvenait à y voir était la responsabilité trop lourde pour ses frêles épaules de gamin. La gifle que je me suis prise était si puissante qu’elle me fit tordre mon cou et tourner la tête sous le choc.

« Je ne te permet pas, salope. »

Il avait cette particularité de ne jamais mettre de ton sur ses phrases. Quoi qu'il raconte, quelles que soient les paroles qui s'échappaient d'entre ses lèvres, la déformation émise était toujours de même hauteur. Pour certains, c'était déstabilisant. Pour d'autres, c'était significatif de son tempérament : "Il n'est pas très expansif, c'est tout". Ce n'était pas une question d'exubérance non, c'était une question de lâcheté. Il n'assumait tout simplement pas ce qu'il disait, de crainte de se le reprendre dans la tronche quelques minutes, jours ou années plus tard.

Le dos de sa main essuya ses lèvres sitôt il fut debout. Il referma sa chemise, se trompant dans l’association des couples fentes/bouton. Il semblerait que le hasard n’y soit pour rien. Le pauvre jeune homme n’avait jamais été doué pour les associations. J'en étais la preuve vivante.

Assise sur mon lit, la paume sur ma joue rougie par la gifle et les larmes, je le regardais partir, pour la dernière fois.

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Je suis tombée amoureuse et je ne m’en relève pas. Je vis, enfin, je survis, précairement, lamentablement …

Ivanna est née en Russie. A ce qu'il parait. Mais personne ne peut le vérifier. Qui pourrait en douter de toutes façons ? La question est plutôt, qui pourrait s’en soucier ?


« Oui car Ivanna, c’est pas vraiment le genre de petite fille à se faire des amies. Oui car Ivanna, c’est pas le genre de fille à se concentrer sur quelque chose. Ivanna, c’est pas vraiment le genre de fille… »

C’est fou tout ce que je peux ne pas être. Et ce parce que tout le monde s’attache à me le dire. Médiocre, inapte, incompétente et j’en passe, je suis jugée avant même d’avoir pu faire mes preuves. N’allez pas croire que je me plains de ça ; Au contraire, je me nourri de ça. Puisque je ne suis pas assez bien pour faire n’importe laquelle de ces choses, je ne la ferai pas. Comme si ça me posait un problème. Moi, Ô moi, la grande feignasse du 5ème étage. En parlant d’étage, j’ai longtemps désiré avoir un chien, afin de pouvoir contempler un être chez qui la paresse n’est pas un vice. Je blâme les étages mais ils ne sont pas les premiers responsables de ma frustration canine : L’absence d’ascenseur quant à elle... Toujours est-il que c’est comme ça. Faute d’avoir un chien, j’ai acheté un miroir, et fait en sorte de ne plus être humaine.

Seuls mes cheveux ont survécu à cette extermination raciale. Je ne supporte pas d’avoir des cheveux sales ou mal coiffés. Non pas pour une question d’esthétique, mais pour une question d’hygiène, et de pratique. Le reste de mon corps n'a le droit qu'au stricte minimum question entretient. Je me contente d'être féminine dans la propreté et en adéquation avec l'image que je me fais de moi même. Pour le peu de temps que je passe hors de mon appartement, c'est déjà amplement suffisant.

Je n'ai pas toujours été comme ça ; Paresseuse certes, mais pas anéantie. J'étais une petite fille simple, sans passé et sans avenir.

De petite fille je suis passée à petite femme. 1m60 pour 43 kilos de chair et d'os. Mince c'est une évidence, maigre, c'est désobligeant. Ce n'est pas faute de manger pourtant. Je passe mes journées dans mon appartement à ne rien faire d'autre qu'engloutir ce qu'il reste dans mon frigo. Le soucis se trouve plutôt ici d'ailleurs. Mon frigo est souvent vide, et personne n'est là pour le remplir à ma place.

Il m'arrive de me trouver jolie, de temps en temps, après avoir un peu trop vidé le bar. Dans ce genre de moment, je peux rester plantée en face de mon miroir, captivée tel Narcisse par l'image qu'il me renvoi pendant des heures. S'en suit alors une grande remise en question, une grande série de doute. Je me surprends à refaire le monde, ma vie, et ma vision sur les deux points précédents. Ça ne va jamais bien loin, j'abandonne ces idées loufoques dès que leur première limite apparait. Détruit au stade embryonnaires, bon dieu, c'est pas très catholique.

Je crois... Je crois que c'est tout. Du moins, j'ai la flemme d'en dire plus.